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Jean-Michel Di Scala de Sisteron

Publié : 12 oct. 2022, 17:05
par orni
Site web: https://www.facebook.com/people/Jean-Mi ... 746130473/

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Depuis quand travailles-tu dans la lutherie?
J'ai commencé à m'y intéresser quand je devais avoir 16 ans. Je fais de la musique depuis pas mal de temps et j'ai toujours aimé bricoler, changer des pièces sur mes guitares, les démonter et remonter. Puis je me suis dit que je pourrai m'attaquer au bois, la partie lourde de l'instrument. J'ai commencé par des guitares électriques, ce qui m'intéréssait à l'époque et c'est quand même plus facile qu'une acoustique. Ensuite j'ai rencontré des luthiers, j'ai acheté des revues. Certains luthiers m'ont poussé à fabriquer des instruments acoustiques, des violons, les rois des instruments à cordes. Je l'ai fait, un peu comme des miniatures, dans l'optique un jour de faire des guitares avec la lutherie du violon. J'ai découvert ce point de vue au travers des guitares de jazz américaines, les archtop. Parce que ce sont des tables sculptées, taillées dans la masse. C'était un gros boulot de fabrication, d'esthétique, de calibrage des épaisseurs de bois. Et petit à petit je suis arrivé à fabriquer les guitares qu'on voit ici.
En parallèle, j'ai commencé à prendre goût à ce son, à cette époque, à cette recherche un peu architecturale. Petit à petit je me suis intéressé aux guitares françaises, aux guitares manouches. Je me suis donc spécialisé dans ce type de guitares en essayant de faire moins mais mieux.

Je me suis aussi intéressé à la fabrication de vernis à partir de résines, des vernis gomme-laque à l'alcool. Je les applique au tampon ou à la brosse suivant les essences de bois. Même recherche pour les colles, et ainsi je me suis mis à fabriquer des guitares dans une éthique écologique. Pour arriver à des instruments nobles, simples, qui vieillissent bien. Qui prennent un bel aspect en vieillissant, qui prennent de la gueule. Je me rends compte qu'en plus de ça ces matériaux sont beaucoup plus avantageux que les matériaux synthétiques parce qu'ils ne sont pas irréversibles. On peut rayer un vernis à l'alcool et faire disparaître la rayure en le refondant. Ce qu'on ne peut pas faire sur un vernis cellulose.

As-tu des projets en cours?
J'envisage de faire des guitares comme celles qu'on faisait dans les années 30, jusqu'aux années 55-60 en y apportant quand même quelques nouveautés et quelques facilités techniques. J'ai vu de très belles choses chez quelques luthiers étrangers. Il y a un avancement de la technique qui est énorme, au niveau de la légerté, des réglages, de la subtilité, de la finesse des guitares qui en font pratiquement un vaisseau spatial. On a de plus en plus de guitaristes de haut vol un peu partout, ce qui crée une demande d'instruments de caractère qui est intéressante pour nous luthiers.

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